L’intelligence artificielle, une avancée technologique aux contours sombres

Article écrit le

Franck

Intelligence Artificielle - Inconvénients

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Définition

Terme inventé dans les années cinquante par les chercheurs informaticiens John McCarty et Marvin Minsky, l’intelligence artificielle regroupe des concepts et technologies capables de penser par eux-mêmes. Marvin Minsky définissait l’idée d’intelligence artificielle par « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains, car elles demandent des processus mentaux de haut niveau ». On pourrait ainsi vulgariser le concept d’intelligence artificielle par une simulation de la pensée humaine par la technologie.Aujourd’hui, les grands groupes informatiques, de Microsoft à Apple en passant par IBM, œuvrent pour intégrer l’intelligence artificielle à leurs systèmes, repoussant chaque jour l’idée-même que l’on se fait de ce concept novateur.

L’extraordinaire expansion de l’intelligence a été possible grâce aux multiples avancées technologiques, comme :

  •  L’amélioration des capacités de stockage des données
  • La des performances des processeurs
  • L’accroissement des vitesses de calcul
  • Le développement de la miniaturisation (nanotechnologies)
  • La réduction des coûts.

Face à la croissance exponentielle des technologies dotées d’intelligence artificielle, les gouvernements et les entreprises privées ont été contraints de s’adapter : aux États-Unis, le plan Preparing for the Future of Artificial Intelligence a ainsi été créé pendant le mandat de Barack Obama.

Elon Musk (PDG de Tesla) et l’homme d’affaires Sam Altman ont fondé en 2015 l’institut OpenAI, une association de recherche dont l’objectif est de « développer une intelligence artificielle générale bénéficiant à toute l’humanité

Des exemples d’appareils utilisant l’intelligence artificielle

De plus en plus d’appareils électroniques et d’objets connectés utilisent l’intelligence artificielle pour élargir le champ des possibles. L’IA touche également des domaines vastes, de l’informatique au génie, en passant par les sciences (mathématiques, biologie, psychologie) et la linguistique.

Elle est également une caractéristique présente dans les différents équipements de la domotique(celle-ci regroupe un ensemble de techniques visant à rendre notre maison intelligente et connectée). Parmi les différents appareils et services qui utilisent l’intelligence artificielle, citons les assistants vocaux (Google Home, Alexa etc.), les algorithmes de recommandation(sur les services de streaming comme Deezer, Spotify, ou Netflix, par exemple, ou de vidéo à la demande), ou encore les chatbots, ces assistants virtuels conçus pour répondre aux questions des clients en ligne.

L’IA concerne également les jeux vidéo – puisqu’elle régit et planifie les réactions de l’ordinateur que nous affrontons lorsque nous jouons seul.

Quelques chiffres sur l’intelligence artificielle

Selon Statista, le chiffre d’affaires généré par l’intelligence artificielle au niveau mondial s’est élevé à plus de 11 milliards de dollars, sur l’ensemble de l’année 2019. Grâce à sa croissance exponentielle, le marché de l’IA, qui représentait 200 millions en 2015 selon le cabinet d’analyse Tractica, pourrait engendrer plus de 17 milliards de chiffre d’affaires en 2020, et jusqu’à 80 milliards en 2025.

En France, les sociétés ont investi dans l’intelligence artificielle à hauteur de 350 millions d’euros en 2020 – un montant qui pourrait même dépasser le milliard d’euros d’ici 2023.

Avancée incontournable pour les entreprises à l’échelle internationale, l’IA est même considérée comme une priorité pour la moitié d’entre elles, selon une étude du cabinet d’analyse Gartner.

Les inconvénients et limites de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle laisse présager des perspectives inouïes pour les entreprises qui la mettent au point et pour les consommateurs qui l’utilisent. Elle possède tout de même de nombreux inconvénients, qui viennent entraver son utilité et limitent son efficacité.

Un coût élevé

En raison de leur grande complexité, les appareils dotés d’intelligence artificielle sont chers à produire. Un coût qui peut rapidement croître, puisque ces équipements requièrent également un entretien et une maintenance très onéreux.

Une étude publiée en 2018 par Tata Consultancy Services et IDC a dévoilé que le budget moyen que les entreprises consacrent à des projets d’intelligence artificielle s’élevait à 576 000 euros.

37% des sociétés interrogées ont par ailleurs annoncé qu’elles seraient prêtes à investir plus d’un million d’euros dans les années à venir.

Quid de l’initiative ?

Bien qu’elle cherche à copier le mode de fonctionnement de la pensée humaine, l’intelligence artificielle n’en possède malheureusement pas sa complexité (pas encore).

Dépourvue d’émotions, de jugement et de considérations éthiques et morales,les appareils électroniques intelligents sont incapables de discerner le vrai du faux et ne peuvent décider par eux-mêmes. La prise d’initiatives reste une caractéristique propre à l’homme, que l’IA n’a – pour l’heure – pas réussi à intégrer.

Lorsque l’IA sera en mesure de penser par elle-même, alors, nous parlerons d’IA forte et non pas faible comme nous l’avons aujourd’hui.

Aucune amélioration possible

L’intelligence artificielle s’apparente à un cerveau bien rempli, mais dépourvu de neurones. Bien qu’il permette le stockage des données, un appareil intelligent ne parvient pas à s’adapter à son environnement ni à apprendre de ses erreurs.

Dépourvue d’émotions, l’intelligence artificielle est incapable de modifier son comportement et de s’acclimater aux situations plus ou moins complexes.

Pour schématiser, elle fonctionne sur un mode binaire qui ne laisse place à aucun sentiment.

Un manque cruel de créativité

Le rôle premier de l’intelligence artificielle est d’assister son utilisateur dans son quotidien, en améliorant son confort et en lui faisant gagner du temps grâce à l’automatisation des tâches ou la commande vocale, par exemple.

En revanche, l’IA est incapable de prendre des décisions, d’imaginer ou de créer par elle-même.

La présence d’une commande de base (qui prend la forme d’une programmation préalable) est ainsi nécessaire à son bon fonctionnement. Concrètement, l’intelligence artificielle ne peut ni produire du contenu, ni composer une mélodie, contrairement aux humains qui en possèdent la faculté.

Dépourvues des cinq sens propres à l’Homme, elle est incapable d’avoir du recul sur les tâches qu’elle effectue ou de les apprécier.

L’auto-évaluation et la critique sont des notions qui lui sont ainsi complètement inconnues.

L’intelligence artificielle, facteur de chômage

Thématique récurrente des films de science-fiction, le remplacement des humains par des robots ou des machines obsède la pensée collective depuis toujours. Et c’est bien légitime. De nos jours, l’omniprésence de l’informatique et l’automatisation des systèmes restructurent profondément notre société et nous rendent de plus en plus dépendants.

L’une des préoccupations majeures liées à l’intelligence artificielle est la disparition de certains métiers qu’elle peut causer. Bien que sa mise en place crée de nouvelles opportunités d’emplois (en particulier lors de la phase de développement, avec le recrutement d’ingénieurs, notamment), l’IA génère aussi un fort taux de chômage.

Selon une étude du cabinet Gartner, six millions d’emplois pourraient même disparaître d’ici 2030 à cause d’elle ! Pour l’heure, rassurez-vous : l’intelligence artificielle n’a pas encore réussi à supplanter la conscience humaine.

La plupart des métiers actuels ont donc encore de beaux jours devant eux.

Jusqu’où ira l’intelligence artificielle ?

L’incroyable croissance de l’intelligence artificielle est de type exponentiel. Son développement est tel qu’il est difficile de prédire les formes qu’elle prendra demainet ses projections à plus ou moins long terme. En revanche, l’ampleur de certaines de ses avancées permet d’entrevoir les conséquences et les risques qu’elle pourrait engendrer.

Perte de contrôle

L’élève dépassera-t-il un jour le maître ? En cherchant à rendre l’intelligence artificielle de plus en plus performante et toujours plus indépendante, l’Homme sera-t-il un jour dépassé par l’ordinateur ?

Dotées d’algorithmes de plus en plus complexes, les machines parviendront-elles bientôt à faire preuve d’autonomie et à échapper au contrôle de leurs créateurs ?

Informaticien et professeur spécialisé en algorithmique, Rachid Guerraoui expliquait lors d’une interview au Temps que ces prédictions cauchemardesques sont d’ores et déjà d’actualité : « Aujourd’hui déjà, des systèmes d’IA détectent lorsqu’un humain tente de modifier leur comportement et font parfois tout pour rejeter cette intervention et la contourner si elle entre en conflit avec l’objectif initial de l’IA. Il faut agir de manière subtile et rapide pour que l’IA croie qu’elle prend elle-même toutes les décisions. »

Reste qu’aujourd’hui encore, les lois Asimov encadrent l’éthique robotique, à travers trois principes qui dictent les contraintes que les machines doivent respecter (ne pas blesser un humain, obéir aux ordres, et protéger leur propre existence).

Répression de la société

Depuis quelques années, l’intelligence artificielle est utilisée par les gouvernements pour réprimer les citoyens lorsque leurs actions portent atteinte à la loi. Ainsi, en 2019, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) s’est servie de l’IA pour contrôler les entreprises et les commerces et mieux cibler les fraudes et les concurrences déloyales.

L’intelligence artificielle permet également de détecter les faux avis sur internet (notamment sur les plateformes où une note est attribuée à un établissement) et d’analyser plus rapidement les contrats, devis et factures, pour ainsi repérer et punir les abus.

L’humanisation des machines

Pour s’apparenter à la pensée humaine, l’intelligence artificielle se doit d’imiter le fonctionnement de notre cerveau. L’évolution de l’IA est telle que les chercheurs en sont venus à copier la structure même de notre cortex, en créant des neurones artificiels.

Le terme est apparu pour la première fois en 1943, d’après un concept créé par le neurophysicien Warren McCullough et le mathématicien Walter Pitts. Interconnectés, les neurones artificiels bénéficient d’une méthode d’apprentissage qui leur permet d’affiner le résultat final. À la manière d’un neurone humain, un neurone artificiel affrontera une série de réponses (positives ou négatives), pour apprendre de ses erreurs et produire ce que l’on attend de lui.

Une chose est sûre : les prochaines années s’annoncent déterminantes pour l’intelligence artificielle, qui représente l’une des avancées technologiques les plus révolutionnaires de notre temps. L’avenir nous dira si elle présente plus de risques que de belles opportunités